La liberté a toujours été pour moi une valeur fondamentale, comme la justice et la protection de l’enfance, alors je me répète tous les jours que j’ai beaucoup de chance. Je n’ai pas toujours vécu ce sentiment de liberté, ce qui me fait l’apprécier davantage.
On a tous nos idées sur ce qu’est une vie libre ou pas, alors qu’est-ce que cela signifie être libre, au fond ? Et comment devenir plus libre ?
Je me suis souvent interrogée sur ce concept de liberté, et sur ce qu’il véhicule réellement. Peut-être parce qu’à certaines périodes de ma vie, j’avais le sentiment de manquer de liberté.
Pour moi, la liberté serait d’abord un non-questionnement et une fusion avec l’instant. Un oubli de ce que l’on est en train de faire et du lieu où on se trouve. Plus d’intentions ni de soucis. L’esprit léger !
La liberté se définirait alors comme une absence, ce qui peut sembler paradoxal à première vue.
Dans mon travail d’écrivaine, c’est précisément ce qui se produit. Quand j’écris, je m’absente, je quitte une forme de conscience, je m’évade dans un monde sans maîtrise.
L’écriture m’offre la liberté de ne plus penser ni calculer, mais simplement d’être là. Elle constitue une porte d’entrée vers un univers qui n’a aucune exigence, si ce n’est le fait d’accepter y pénétrer.
J’imagine que les métiers passions, les métiers créatifs et artistiques aussi, amènent ce même sentiment.
Dans mon activité de coach, là encore, j’ai la chance d’être libre de travailler ou pas, libre de choisir avec qui collaborer ou pas, libre de me lancer dans de nouveaux projets ou pas. C’est le côté positif de la profession « libérale ».
Quelle que soit votre situation aujourd’hui, que vous vous sentiez déjà plutôt libre ou pas suffisamment, vous restez libre d’exister comme bon vous semble. Libre de laisser s’écrire tout ce qui doit se tracer dans votre vie et, surtout, libre de ne rien savoir à l’avance !
Car voilà peut-être la plus profonde des libertés, même si cela ne tombe pas d’emblée sous le sens : vivre dans un espace où on ne contrôle rien.
Dans le monde d’aujourd’hui, cette idée n’est pas trop mise en avant. On pense planifier, organiser, anticiper. On passe beaucoup de temps à croire être aux commandes, en fait. Alors que, si on regarde bien, les pages de nos vies s’écrivent bien malgré nous.
J’écris cela alors que j’exerce le métier de coach, avec toutes les notions de « coacher sa vie, être acteur de sa vie, définir ses objectifs, etc. » ! Eh oui, l’expérience de la vie me rattrape.
Ce constat, loin d’être négatif, permet de relativiser l’importance de nos actions, ce qui, en définitive, est très libérateur ! Oui, nous sommes acteurs, mais en concert avec une partie de notre existence qui nous échappe.
Finalement, se sentir libre ou pas, au-delà de l’aspect agréable ou désagréable de la chose, ne changerait rien (tout ça pour ça !).
En effet, dans nos sociétés modernes occidentales, quoi que l’on dise, nous sommes quand même libres de beaucoup de choses. Pourtant, nous restons tous balancés par les évènements de la vie, à un moment ou à un autre. Et notre seule liberté, alors, est de décider de s’adapter à ces courants, ou pas.
Dans ce cas, et pour résumer, c’est la confiance en vos capacités d’adaptation qui fera la différence, et la certitude que, quoi qu’il arrive, quelles que soient les tempêtes que vous traversez, vous êtes capable de faire face et de réagir. Et ça, c’est une liberté d’esprit qui n’a pas de prix.