Le fantasme de la toute-puissance de celle ou celui qui n’aurait jamais peur de rien est assez répandu. On croit que travailler la confiance nous rendrait invulnérables, alors que c’est bien le contraire qui s’observe.
Plus vous allez regarder en face vos soi-disant fragilités et accepter avec bienveillance ce que vous considérez encore comme des défauts, et plus votre seuil de confiance va s’élargir. Cela paraît contradictoire. Plus vous vous verrez faible, moche, méchant, peureux, paresseux… et plus votre balance intérieure va s’équilibrer.
Essayez. Ne condamnez plus ce qui en vous semble à modifier, mais embrassez-le !
Plus vous serez en paix avec ces parties de vous que vous dites vouloir changer, plus elles perdront leur pouvoir, et surtout celui de vous faire croire que vous pourriez devenir un super-humain, ultra confiant et sans failles. Un personnage de bd finalement.
Pendant très longtemps, j’ai rêvé de savoir me battre. J’ai essayé la boxe, ai pratiqué le kung-fu et me suis dévouée au taiji, un art martial chinois, depuis vingt ans. Je nourrissais le fantasme d’être en mesure de me défendre comme Bruce Lee.
Aujourd’hui, je suis toujours une fan inconditionnelle des films sur les arts martiaux et j’admire toujours autant les temples Shaolin et tout ce qui se réfère à la culture asiatique. Seulement, j’ai senti ce sentiment de guerrière s’amoindrir, il n’y a pas si longtemps que ça. Comme si, d’un coup, je réalisais que la probabilité que je me batte un jour, en vrai, était quand même très faible.
Ce nouveau positionnement m’a déchargée d’un poids. Oui, mon cœur tambourine quand je vois des maîtres de kung-fu et des épées qui virevoltent, mais, au fond, quelque chose s’est apaisé. Une certitude d’une vie plus douce et moins dans le combat. Cette attitude m’a fait sourire et je n’ai pas manqué de remarquer qu’elle s’inscrivait également dans un processus de renforcement de la confiance en soi.
Alors, pour résumer, oui il est positif de ne pas baisser les bras, de faire face et preuve de courage (comme des guerriers), mais il est tout aussi bénéfique de s’accepter avec lucidité et clairvoyance, sans se fourvoyer sur un état que nous n’atteindrons jamais. Et pourquoi ? Parce que ce que nous sommes suffit déjà.
Ici réside une clef fondamentale de développement de la confiance en soi : vous n’avez pas besoin de plus que ce que vous êtes déjà aujourd’hui, mis à part peut-être la conviction profonde et sincère de cette suffisance.